La fertilité féminine est un sujet à la fois intime et universel. Elle dépend d’un ensemble complexe de facteurs hormonaux, biologiques, génétiques et environnementaux. Si concevoir un enfant semble naturel, environ 14 % des femmes consulteront un médecin pour infertilité au cours de leur vie reproductive.
Mais qu’entend-on exactement par infertilité féminine ? Quelles en sont les causes principales et comment les détecter ? On fait le point.
💬 Qu’est-ce que l’infertilité féminine ?
On parle d’infertilité lorsqu’un couple ne parvient pas à obtenir une grossesse après 12 mois de rapports réguliers sans contraception.
Ce n’est pas une fatalité : la majorité des causes peuvent être identifiées, parfois traitées ou contournées grâce aux avancées médicales comme la procréation médicalement assistée (PMA).
En France, la part des femmes ayant eu recours à un traitement de l’infertilité est passée de 5,7 % en 2010 à 6,9 % en 2016. On considère aujourd'hui qu'un couple sur quatre est concerné.
🧬 Les principales causes d’infertilité féminine
La fertilité repose sur l’équilibre délicat entre ovulation, perméabilité des trompes, qualité de l’utérus et équilibre hormonal.
Lorsque l’un de ces éléments est perturbé, la conception devient plus difficile.
1. Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)
Le SOPK touche environ 10 % des femmes. Il se manifeste par un déséquilibre hormonal entre la LH et la FSH, provoquant un excès de testostérone.
👉 Résultats possibles : absence d’ovulation, cycles irréguliers, hyperpilosité.
C’est la première cause d’infertilité chez la femme jeune.
2. L’insuffisance ovarienne
Chaque femme naît avec un stock limité de follicules, qui diminue au fil du temps.
Avec l’âge, la quantité et la qualité des ovocytes baissent, augmentant le risque de fausses couches et d’anomalies chromosomiques.
- Fertilité optimale : 18 à 31 ans.
- Diminution après 35 ans.
- Quasi-nulle après 45 ans.
En parallèle, l’âge moyen de la maternité a reculé : 30,6 ans en 2018 contre 26,5 ans en 1977.
👉 Résultat : de plus en plus de femmes sont concernées par cette diminution de la réserve ovarienne, première cause d’infertilité après 35 ans.
➡️ L’insuffisance ovarienne ne peut être corrigée que par un don d’ovocytes.
3. L’insuffisance ovarienne prématurée (IOP)
Cette pathologie correspond à une ménopause avant 40 ans due à une perte précoce de follicules. Elle touche 2 à 4 % des femmes en âge de procréer.
Les causes sont multiples :
- Génétiques (ex. syndrome de Turner, mutations du gène FOXL2).
- Conséquences de traitements médicaux (chimiothérapie, radiothérapie).
- Origines environnementales possibles (perturbateurs endocriniens, stress oxydatif…).
4. La sténose tubaire bilatérale
Les trompes de Fallope peuvent être obstruées, empêchant les spermatozoïdes d’atteindre l’ovule. Cette obstruction est souvent due à une infection, notamment à la chlamydiae, une IST fréquente.
➡️ Il s’agit d’une cause majeure d’infertilité mécanique, surtout dans certaines régions du monde.
👉 Le dépistage préventif des infections entre 15 et 29 ans est essentiel.
5. Les anomalies utérines
Certaines malformations ou pathologies de l’utérus peuvent nuire à la fécondation ou à la nidation de l’embryon :
- Absence d’utérus (syndrome de Rokitanski, résistance aux androgènes).
- Polypes de l’endomètre.
- Fibromes utérins.
- Malformations congénitales.
➡️ Ces anomalies peuvent être diagnostiquées par échographie et parfois traitées chirurgicalement.
6. L’endométriose
L’endométriose touche près de 10 % des femmes. Elle se caractérise par la présence de tissu endométrial en dehors de l’utérus (ovaires, cavité pelvienne…).
Cette migration entraîne :
- Des douleurs chroniques.
- Une altération du stock folliculaire.
- Des troubles de l’implantation embryonnaire.
L’endométriose est aujourd’hui une cause fréquente d’infertilité, mais des traitements médicaux et chirurgicaux existent.
Tableau synthétique des principales causes d’infertilité féminine
| Cause | Origine | Fréquence estimée | Mécanisme principal | Conséquences sur la fertilité |
|---|---|---|---|---|
| SOPK | Hormonal | ≈ 10 % des femmes | Excès de testostérone → absence d’ovulation | Anovulation, cycles irréguliers |
| Insuffisance ovarienne | Naturelle (âge) | Après 35 ans : très fréquente | Diminution du stock et qualité ovocytaire | Moins d’ovocytes, fausses couches |
| Insuffisance ovarienne prématurée | Génétique / médicale / environnementale | 2–4 % | Perte précoce de follicules | Ménopause avant 40 ans |
| Sténose tubaire bilatérale | Infectieuse (chlamydiae) | Variable selon régions | Obstruction des trompes | Fécondation impossible |
| Anomalies utérines | Congénitales / acquises | Peu fréquentes | Malformation ou obstruction utérine | Nidation difficile ou impossible |
| Endométriose | Inflammatoire / hormonale | ≈ 10 % des femmes | Tissu endométrial hors utérus | Implantation embryonnaire altérée |
La fertilité féminine est un indicateur précieux de santé globale. Comprendre son corps, connaître les signes d’alerte et consulter au bon moment sont les clés pour préserver sa capacité à concevoir. Grâce aux progrès de la médecine et à une meilleure sensibilisation, il est aujourd’hui possible d’agir plus tôt — et plus efficacement — face à l’infertilité.
Mais sachez que 10 à 25% des cas d'infertilité restent inexpliqués. Stress, alimentation, sédentarité, mode de vie, fréquence des rapports... De nombreux facteurs peuvent influer sur votre désir de grossesse.
Et attention ! L'âge est un facteur déterminant ! Le risque d’infertilité multiplié par 2 entre 30 et 40 ans. La fécondabilité (la probabilité de concevoir) par cycle est estimée à 25 % vers 20-30 ans, mais à seulement 12 % à 35 ans et à 6 % à 40 ans.
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